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vendredi 27 septembre 2013

Privé de MG ?

Toujours là.
Contre toute attente.
Ou plutôt dans l'attente d'autre chose.
6 mois sans écrire le moindre billet. A être physiquement présent et mentalement sous d'autres cieux.
6 mois à osciller entre "antisocial" (tu perds ton sang froid !) et "let it be" (whisper words of wisdom...).
Un printemps pour partie en Asie, au chaud, alors que la neige continuait de tomber sur la montagne puis un été à se recentrer sur la famille avec, tout de même, deux semaines de vacances en juillet.
Des semaines de travail riches en rencontres et en découvertes. L'échographie qui s'intègre petit à petit à mon exercice quotidien, à tel point qu'il me parait maintenant quasiment inenvisageable de travailler sans échographe de même que je serai frustré de travailler sans table de radiologie, sans ECG, sans spiromètre...
Autant dire que je n'ai quasiment plus ma place dans le système médical de ce pays.


Malgré mes absences, j'ai de plus en plus de travail. Malheureusement, avec la perte des rémunérations pour astreintes de nuit profonde, j'ai perdu  fin septembre, environ 5000 euro de chiffre d'affaire depuis le début de l'année. Charges sociales déduites cela représentera environ 10 % du revenu imposable lorsque ce sera stabilisé. Comme prévu.
Heureusement, je travaille plus ce qui permet d'amortir un peu le choc. Travailler plus pour gagner moins. C'est sans doute ainsi que l'on compte inciter les jeunes médecins à s'installer.

Nonobstant cela, le paysage médical de notre territoire de montagne, continue de changer :

Le projet de MSP continue cahin caha. Les élus se sont enfin mis d'accord. Pour ne froisser aucune commune, et pour disposer de structures capables d'accueillir l'afflux touristique, on fera donc une Maison de Santé Pluridisciplinaire Multisite avec une structure à Troufignan et une à St Frusquin la Forêt. Les praticiens feront des demi journées de consultation ici et d'autres là bas. Mais chacun sait que les praticiens sont interchangeables, non ? Sinon, les patients auront le plaisir d'examiner le tableaux de présence des praticiens ( multisite, multiactivité et multipraticien celui là ) pour savoir si leur médecin est à St Frusquin, ou à Troufignan, ou en visite ou absent ou en congé cet après midi. Ce sera pour eux, un excellent exercice pour lutter contre le déclin des fonctions supérieures. Rien que cela devrait nous valoir une 'tite subvention.

Les paramédicaux, devant le coût annoncé de ces structures, ont tous jeté l'éponge, à l'exception des infirmières qui depuis 20 ou 25 ans partagent le secrétariat avec nous et à qui nous, médecins, avons promis une stabilité des charges (de structures hein ! les charges "sociales" euh... comment te dire...).
En ce qui me concerne, je serais plutôt satisfait de travailler bientôt dans un beau bâtiment, au milieu des sapins, avec une vue superbe sur le pic du Géant et le "dos de l'ane", un vaste bureau, de la place pour accueillir nos stagiaires, des bureaux supplémentaires pour mettre un assistant, un collègue spécialiste ou un SASPAS...
Je suis intimement persuadé que cela ne changera strictement rien à la prochaine disparition de la médecine de montagne, mais, à l'instar de nombre de confrères, porteurs de projets de MSP, je me dis très cyniquement, que du moment qu'il ne s'agit pas de mon argent qui est investi dans le bouzin, cela ne peut sans doutes pas constituer un handicap lorsque je tenterai de dévisser ma plaque, idéalement ... le plus tôt possible...
Bien sûr, j'ai quelques scrupules lorsque je pense aux habitants du coin, dont les impôts vont être gaspillés en pure perte dans ces projets aussi dispendieux que voués à l'échec en l'absence d'une révolution dans le système de soin.
Mais comme je suis un homme moderne, je lutte pied à pied contre ma nature en tâchant de faire taire en moi toute notion d'éthique. Je tente de faire mienne la phrase de Talleyrand, le diable boiteux, ce machiavélique homme d'état du 18ème siècle, à la veste 100 fois retournée, qui aurait été parfaitement à l'aise en politique de nos jours, si seulement il avait été plus bête : "Prenez cet argent monseigneur, il n'est à personne. C'est de l'argent public!"
Au diable la morale. Aux chiottes l'éthique. Fuck you, le respect.
Les travaux de la future MSP de St Frusquin ont donc débuté ces jours ci. Les pelleteuses creusent les fondations.
A Troufignan, par contre, c'est ... compliqué...
Un jour c'est oui. Un jour, c'est non. Ça dépend d'où vient le vent. Normal, pour un projet dépendant de budgets publics...
Il y a aussi le projet de MSP de la vallée de la Bidouille, dont la construction... euh... devrait démarrer incessamment sous peu, depuis euh... longtemps...

Heureusement, on a tout le temps. Cet été, seulement 2 médecins ont dévissé leur plaque dans le secteur, ce qui porte le nombre d'équivalents temps plein de médecin sur le nouveau secteur élargi à 7, contre 12  il y a seulement 6 ans.
L'un de ces médecins est malheureusement atteint de grave problèmes de santé. L'autre en partie en salariat, fatiguée, sans doutes de gagner autant en travaillant si peu, ou le contraire...
Tout va bien. D'ailleurs, pour dire si tout va bien, c'est même la dame de haute Savoie de l'ARS qui le dit dans ses mails : "Grâce au CESP, les jeunes médecins commencent à se manifester !"
"Youhou ! les jeunes médecins? vous êtes où ??"
"Bon allez. Compte tenu des conditions, on ne vous en veut pas..." Et puis, ce CESP, franchement, faut vouloir...
C'est juste confondant de naïveté ou d'aveuglement.

Quoiqu'il en soit, compte tenu du nombre de plus en plus restreint de protagonistes, et afin de secouer un peu le cocotier, nous avons malicieusement laissé quelques trous dans le planning des astreintes de cet automne et sollicité l'aide de l'ARS. Exceptionnellement, il devrait donc y avoir des crédits débloqués pour payer le renfort de confrères volontaires venant de la préfecture.
Ce serait sympathique de leur part, même si la somme que l'ARS devrait leur allouer pour venir faire les zozos à la montagne, devrait être une fois et demi à deux fois plus importante que celle qu'un médecin local gagne habituellement sur le même week end de basse saison, rémunération de l'astreinte incluse, pour un service qui n'inclura peut-être pas la traumatologie et l'urgence dans les mêmes conditions que d'habitude.
C'est un traitement tout ce qu'il y a d'équitable et un bon céphalambulisme ordinaire (marche sur la tête).

Sur un autre registre, les petits laboratoires d'analyse médicale de la région ont finalement fermé, contraints et forcés par la baisse des lettres clés. L'activité de biologie a été reprise par un grand laboratoire basé à la ville. Les prélèvements sont faits en montagne, puis un véhicule rapide descends à la ville et les résultats sont transmis par internet en fin d'après midi.
La qualité technique en est probablement légèrement améliorée. Par contre, en dépit des efforts indéniables de nos confrères biologistes pour maintenir un service de proximité, la disponibilité est en train de se restreindre, avec maintenant une difficulté à obtenir des biologies en urgences et, au grand dam des troufignanais un déménagement de l'antenne biologique à 15 km.
Sacrilège !
Je ne peux m'empêcher de faire le parallèle avec l'avenir de la MG.
Dans 5 ans, peut-être aussi des usines à MG avec de nombreux praticiens à la vacation, ou salariés sur des "contrats d'engagement de service public" ou des "contrats de PTMG" des contrats renouvelés uniquement en cas de bonne conduite, de respect des procédures, d'observance des protocoles ...?
Mais je digresse.
En ce qui concerne la biologie, j'avais anticipé en adoptant un certain nombre de test biologiques rapides : CRP test, Troponine test, HCG test, qui sont venu s'ajouter aux sempiternelles streptatest et bandelettes urinaires.
Pas très facile à utiliser au quotidien, mais intéressant. Il faut tenir compte de la fiabilité du test,du délai de positivation, de la clinique et bien sûr du RISQUE POTENTIEL. Une fois qu'on a bien intégré tout cela, et avec l'aide de l'ECG, de l'écho, de la radio, on arrive de temps en temps à débrouiller quelques situations épineuses sans déclencher systématiquement un envoi aux urgences. On s'adapte en somme, au mieux pour le patient.

Dans l'actualité locale, il y a aussi l’hôpital régional, construit avec nos voisins d'outre frontière, à 20 km d'ici. Un projet innovant et révolutionnaire, qui n'en finit pas de repousser la date de son ouverture, à tel point que personne ne sait plus ni quand ni si il va vraiment ouvrir, et si oui, les services qu'il procurera réellement aux patients français.
Nous avons d'ailleurs bien stipulé à nos partenaires de la mairie que nous ne voulons plus de salle d'urgence ni de salle de radio dans la future MSP de St Frusquin.
Parce que oui, à ma grande déception, nous sommes obligé de constater que dans les conditions actuelles, il n'est plus possible d'assurer ce service dans de bonnes conditions de sécurité.
Comment la prise en charge des blessés du ski se passera-t-elle, dans 2 mois, lors de l'ouverture des stations, si l'ensemble des médecins de Troufignan/St Frusquin est prêt à cesser de faire la traumatologie.
L’hôpital sera-t-il ouvert ? absorbera-t-il la traumatologie des pistes alors qu'il n'est pas censé être dimensionné pour cela ?
Alors c'est l'inconnu.
Assurerons-nous encore cet hiver la traumatologie des pistes, dans notre centre médical actuel, pour la dernière saison ?
Si oui, serai-je physiquement capable de tenir le rythme ?
Et puis au fond, pourquoi prendrais autant de risque pour aussi peu de considération ?

Pour faire bonne mesure, je viens d'apprendre que le tiers payant va bientôt être obligatoire.
Nombre de mes patients bénéficient déjà, soit du tiers payant total (ALD - CMU - AT ...) soit du tiers payant partiel, sur simple demande ou même spontanément de ma part, si la somme est un tant soit peu importante ou si je les sais un peu juste.
Gageons que l'usine à gaz qui ne manquera pas de surgir de terre, sera comme la télétransmission, c'est à dire à nos frais.
Un bonne grosse mesure démagogique, aux frais des médecins.



Voilà.
J'ai de plus en plus l'impression d'errer au hasard, dans un champs de ruine.
Finalement, j'ai la triste impression que mes craintes de l'an dernier concernant l'inaptitude des politiques à entendre les praticiens de terrain ou plus simplement leur haine à l'égard de celui qui parait libre, ne se soient révélées encore plus fondées que je le pensais.
Nous voulions être #PrivédeDesert ?
Nous serons finalement #PrivédeMG.

Je reste plutôt dubitatif devant ce nouveau buzz (#privésdeMG) auquel je ne me suis pas associé cette fois ci.  Ma question est la suivante :
N'est-il pas évident que le pouvoir déteste la médecine générale ? (peut être détestent-ils instinctivement la médecine libérale ou même la médecine dans son ensemble) ?
N'est-il pas évident que cette action restera une fois de plus lettre morte ? (même si quelque énarque fait mine d'écouter)
La médecine générale représente un contre pouvoir que les dirigeants tolèrent difficilement.
Nous avions un certain poids naturel, de par notre indépendance, il y a plusieurs décennies, mais nos syndicats ont été suffisamment sots ou félons il y a 40 ans, pour nous mettre pieds et poings liés à la botte du gouvernement et de la CNAM. L'équilibre des pouvoirs a été rompu.
Les institutions vont naturellement vers une concentration des pouvoirs. Ils ne se priveront pas de nous détruire.
Qui peut encore croire qu'on peut attendre de l'aide de quelque gouvernement ?
Ces propositions angéliques renforceraient énormément le contre pouvoir que représente encore un peu la médecine notamment par l'influence qu’acquerrait la MG dans le domaine de l'enseignement, mais pas seulement.
Il est évident qu'aucun dirigeant français ne veut donner plus de pouvoir à ses opposants naturels. Pas plus que le monde hospitalier n'acceptera de voir partir une portion de son pouvoir. C'est une réaction instinctive, naturelle, de la part d'un dirigeant. Il faut être un bisounours pour penser l'inverse.
Pourquoi alors les publier en s'adressant au gouvernement ?
Juste pour avoir bonne conscience ?
Je pense qu'il y a plus que jamais une place pour la médecine, particulièrement pour la médecine générale. Mais cette place ne nous sera pas offerte sur un plateau. Ça non ! Il nous faudra la conquérir en nous battant pied à pied pour nous faire respecter de ceux qui voudrait nous assujettir. Ce que nous gagnerons, nous devrons l'arracher à ceux qui veulent nous transformer en officiers de santé taillables, corvéables et révocables.
Nous devrons inventer notre médecine générale, moderne, en discutant avec nos patients. pas en négociant avec les politiques.
Notre survie ne pourra venir que de nous et elle nécessitera des efforts et de la prise de risque.
A ce sujet, j'espère que le mot d'ordre que l'UFML lancera bientôt sera à la hauteur.
C'est mon dernier espoir.


25 commentaires:

  1. merci
    je suis dans le même état d'esprit que toi je suis content de voir arriver la retraite alors que j'adore toujours mon boulot
    je vais me faire plaisir et m'offrir le secteur 3 avant de partir et je ne serai pas le seul dans ma spé à le faire
    tiens le coup quand même hein ! et reviens écrire plus souvent merci encore

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    1. Bonjour Zigmund.
      Merci de ta visite et de tes messages.
      Tiens au courant pour le secteur 3. Ca m'intéresse aussi de plus en plus, surtout quand je vois qu'il y a maintenant beaucoup plus d'ostéopathes, d'accupuncteurs (non médecins), d'étiopathes, de rebouteux de naturopathes que de médecins dans notre secteur. Il y aurais peut-être de la place pour un médecin également sur le marché (?)
      Amicalement.

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  2. @Genousdesalspage et Zigmund: étant la partie "patient", je suis de votre avis à 100% . Avant mon déménagement vers l’Allemagne, j'ai sentis et hélas dit ce que vous écrivez depuis quelques mois, années... Les gens me répondaient être négative, utopiste etc, au point qu'on me disait de me taire (seul mon MG écoutait et ne trouvait pas si folle mes questions).

    Je ne peux que vous souhaitez beaucoup de courage pur tenter de continuer le plus longtemps possible. La classe politique a perdu tout lien avec la réalité quotidienne. Je pense qu'elle déteste un peu tous ce qui ne colle pas avec leur idéologie, soit presque tout. J'ai l#impression que la Ve République a une vie de l'Ancien régime avec le prestige de la couronne royale en moins. Donc pourquoi a-t-on fait 1789 pour arriver au même genre de vie: ceux en haut n'ont aucun soucis pour les soins médicaux, s'alimenter et se loger - alors que la bourgeoisie et les ouvriers/travailleurs en ont de plus en plus de mal à ne pas s'endetter, tout en travaillant.

    Pour moi, le médecin du terrain est le meilleur! Quoiqu'en dise la classe politique ou les média!

    Allez, presque octobre le reste de l'an 2013 nous y arrivons aussi et espérons que 2014 sera meilleure!

    Bonne soirée à tous

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  3. Je vais (encore?) verser ma larmichette...
    J'ai les boules mais j'ai (encore?) l'espoir. Et la rage. La rage de l'impuissance tu me diras... p'têt' bien... Mais, après 3 ans de collaboration en MG, je n'ai pas (encore?) le droit d'arrêter de me battre. La fierté n'est ni une tare, ni un délit, que je sache. Si je dois être le "pivot du système de soins", va falloir arrêter de m'empecher de tourner, voire même mettre un petit coup de burette, tiens. Faut arrêter les conneries.
    Ta MSP fonctionnera parce que t'y es, ou échouera parce qu'"ils" n'y sont pas. C'est parfois aussi simple que ça la responsabilité.
    Ravie de te re-lire.
    Prends soin de toi. Tchimbé raid', pa moli
    @DrLaeti

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    1. Coucou.
      Bon hé, c'est pas si grave. ;-)
      On s'adaptera une fois de plus. Le meilleur est devant. La MG reste un métier exceptionnel, et nous, on aura toujours un MG dans la famille, non ? ;-))
      Accroches toi aussi. On n'est pas au plus mauvais endroit pour survivre au grain à venir.
      Tchimbé raid ' , pa moli ??? c'est du créole ?

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  4. Cher Genou (tu me diras si c'est le droit ou le gauche car j'ai l'intention de devenir spécialiste en médecine générale du genou),
    Je vois que rien ne change.
    Si ce n'était aussi dramatique, cette situation ubuesque et courtelinesque, serait le sketch le plus drôle de l'année...
    Je pense que vous devriez faire grève. Une vraie grève avec départ pour l'étranger et smartphone en mode avion. Surtout pendant la période des vacances scolaires.
    Je viens avec vous. Je serai coupeur de citrons, animateur de vestiaire, poil à gratter et je vous servirai des vannes que j'aurais tirées de mon vanneur favori, @HillmanMarc sur twitter. Je ne plaisante pas : il y aura un cabinet de moinsse au Val Fourré et la santé publique ne s'en trouvera pas amoindrie. Au contraire : la dé prescription règnera, on ne dosera plus le PSA, les mammographies seront à la traîne, les hemoccults dans le caca, le baclofène se répandra dans les kills de rouge et la e-cigarette aura supplanté la seita. Si on pouvait, IRL, on emmènerait DD pour faire la cuisine, et Borée ne la fera pas à l'anglaise, Jaddo nous apportera les gros mots, MedGé de l'Ouest nous tweetera Masterchef et Loubet le Top 14, Marc Gourmelon nous enverra les vahinés, et Philippe Eveillard sera chargé du dopage...
    Non, mais je ne plaisante pas. Je suis disponible quand tu veux.
    Il faut avoir l'ARS et la manière de les emmerder.
    Bonne journée.
    PS Il vaut mieux en rire qu'en pleurer.

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    1. Pour les LT du top14, c'est Ok

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    2. Mon cher Doc du 16,
      Avant que de te répondre, je me dois de préciser, qu'il s'agit bien sûr, du genou gauche (le droit est décidément infréquentable), plus particulièrement de la corne postérieure du ménisque interne gauche, qui a tendance à souffrir des brutaux virages à gauche, particulièrement fréquents en ce moment.
      En ce qui concerne ta proposition, je ferais bien la grève avec toi, mais tu comprends que j'ai des choses très importantes à faire avant, comme par exemple finir notre cycle de réunions de concertation interdisciplinaire avec les nounous du secteur, finir les certificats d'aptitude sportive pour la pratique du bilboquet acrobatique (y compris en compétition), et surtout les réunion de coordination. Il faut bien coordiner la coordination si on veut que ça marche, non ?
      De plus, je suis très investi sur un programme d'éducation thérapeutique sur l'empowering du patient lui-même concernant l'auto prise en charge de la maladie hémorroïdaire, de la naissance au 4ème age, avec des ateliers travaux pratiques, des tables rondes avec échange d'expérience...
      Quand je pense qu'au 21ème siècle, le corps médical français, décidément en dessous de tout, n'avait pas encore mis en place d'éducation thérapeutique sur la maladie hémorroïdaire, ça me révolte ! C'est peut être à cause que le système de santé n'est pas adapté à la prise en charge des maladies chroniques mais seulement à celle des maladies aiguës. Il me tarde trop que le ministère réorganise tout ça !
      Enfin bref. J'ai pas trop le temps, quoi ..
      Mais sinon, je suis d'accord sur tout, la cuisine, les gros mots (même si en général je me débrouille tout seul) , masterchef, le top14... sauf sur les Vahinés de Marc, qui aux dernières nouvelles était plutôt en nouvelle Calédonie. Ne dis surtout pas à ma femme (demi vahiné) que les canaques sont des vahinés. Elle est capable de te faire ta fête à coup de "casse-tête" marquisien.
      Bien à toi.

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  5. Quel bien ça fait de vous lire ! je n' ai ni le temps ni les mots ... Je suis une MG pas encore tout à fait désespérée

    DOC Béa

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  6. Juste un petit message pour vous féliciter pour votre blog.
    C'est important de partager ses idées et de se dire qu'on est pas seul à avoir la même opinion.
    Il faut rester solidaires. Je vais souvent sur un site, que j'ai envie de vous faire découvrir, pour son aspect communautaire. C'est www.medcito.fr. Médecins et remplaçants se retrouvent et se rencontrent.
    A bientôt et vivement votre prochain article !
    Anne.

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  7. L'équilibre des pouvoirs change, j'en suis convaincu. Tout comme le fait qu'aucun changement majeur ne pourra être imposé de force.
    Ne perdons pas espoir!

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    1. Si les médecins peuvent garder l'espoir, c'est bien - moi en tant malade patient la réalité est plus flagrant quotidiennement. ce que je pensais une dizaine d’année, se réalise petit à petit et ce que je disais pour mon cas personnel cela vient de m'arriver. Je repense beaucoup à mon prof de fac "économie-politique" avec sa remarque qu'on choisit sa maladie, que tout un choix économique. Sur, c'est un choix économique jusqu’où on peut payer personnellement ses soins, dommage qu'on ne peut point désinviter sa maladie qui vous a choisi à vie!

      Bonne soirée et bon courage à tous

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  8. C'est la dame (de l'ARS). Très instructif ce blog. Déjà le papier de l'an dernier était particulièrement "confondant"! Pour celui-ci c'est dans la continuité. Depuis 15 ans je m'investis dans les territoires ruraux de la région auprès des médecins libéraux. Tout n'est pas rose loin de là mais certains projets sympas ont vu le jour. Je ne suis pas une "fonctionnaire à 35 heures" : réunions sur sites de la région jusqu'à minuit, travail les WE - et oui ! - pour faire avancer les projets qui pourront aider les médecins libéraux. Parce que j'y crois encore à ces quelques mesures qui peuvent aider les médecins installés et faire venir des jeunes médecins (CESP, PTMG...) pour l'avenir. Je vais tenter de garder mon optimisme malgré tout pour les médecins ruraux qui ont envie de construire des réponses nouvelles avec les moyens du bord.
    Très bonne continuation à Troufignan malgré tout.

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  9. Bonjour et merci d'intervenir ici.
    Avant que de répondre sur le fond, je voudrais préciser un détail : croyez le ou non, je ne doute absolument pas de votre engagement ni de votre bonne volonté à bien appliquer les directives gouvernementales en matière de réorganisation de l'offre de soin rurale.
    Je n'ai d'ailleurs pas fait allusion à une fonctionnaire à 35 h et je suis réellement sûr que vous travaillez dur.
    Ceci dit, je suis malheureusement tout autant convaincu que la politique actuelle poursuivie par ce gouvernement (comme par les précédents) n'a aucune chance d'amener quelque amélioration dans la situation des médecins ruraux, ni par conséquent dans la disponibilité médicale en zone rurale.
    Cela fait 15 ans que vous travaillez avec les médecins des territoires ruraux. Vous n'avez pas pu ne pas remarquer que la situation s'aggrave, encore et toujours, en dépit des « solutions » proposées par les différents gouvernements.
    Lorsqu'un traitement ne marche pas, il faut remettre en cause le diagnostic initial qui a été posé et non pas doubler les doses du médicament.
    Malheureusement, personne ne veut réexaminer le diagnostic. En l'absence d'un diagnostic juste et d'un traitement adapté, le malade continuera de se dégrader jusqu'à son décès ; c'est ce qui arrive à la médecine générale « à la française ».
    On met en avant que les jeunes médecins ne s'installent plus, parce qu'ils (elles) ne connaissent pas la MG, ou parce qu'ils (elles) n'aiment pas la campagne, ou parce qu'ils (elles) ne veulent pas trop travailler ou parce qu'ils (elles) veulent travailler en équipe...
    C'est tout simplement faux.
    Grâce aux stages au cabinet de MG, ils connaissent la pratique bien mieux que notre génération lorsqu'elle s'est installée.
    Un certain nombre d'entre eux aiment la campagne comme beaucoup de français, mais une installation en zone rurale dans les conditions actuelles est beaucoup plus difficile qu'il y a 20 ans.
    Ils voudraient bien travailler 40 ou 50 heures par semaine. Mais à 40 ou 50 heures, votre revenu libéral de MG de campagne est bien inférieur à celui d'un temps plein hospitalier...

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    1. A mon avis, les vraies raisons de la baisse d'attractivité de la médecine générale sont à chercher ailleurs.
      Elles résident probablement dans :
      le « doc bashing » perpétuel des autorités et des médias depuis plus de 20 ans,
      la faiblesses de la rémunération des actes médicaux (des actes cliniques et techniques (CCAM) au plus bas niveau de l'échelle des rémunérations médicales des pays de l'OCDE),
      la suradministration de la profession, l'encadrement suspicieux et maladif de l'activité médicale, l'acharnement technocratique...
      Exemple : les récentes « revalorisations tarifaires » de la CCAM avec cette apparition de 4 nouveaux modificateurs tarifaires X I 9 et 0 totalement incompréhensibles, qui revalorisent certains actes (les plus rares) de quelques pour-cent (après 10 ou 15 ans de blocage), tandis que d'autres actes diminuent d'autant !

      Cela et plein d'autres tracasseries administratives ou fiscales, provoquent l'incrédulité de mes stagiaires internes et les renforcent dans leur décision de faire une carrière hospitalière.
      Depuis 3 ans, en tant que MSU nous avons reçu 6 stagiaires de 8ème année, jeunes et brillants médecins. Chacun d'entre eux nous a dit avoir beaucoup appris et vu une médecine très intéressante. Mais pas un seul n'envisage de faire la même chose que nous, même pas sous une forme plus moderne, aménagée à sa manière...
      Dommage !
      Vous me parlez des CESP et des PTMG. Les CESP provoqueront peut-être des installations provisoires de quelques jeunes médecins en zone désertée. Les PTMG, c'est juste une plaisanterie, même les syndicats d'internes ou de jeunes médecins en conviennent...
      Je vous souhaite malgré tout de garder votre optimisme. Je crains que vous en ayez besoin prochainement.
      Quant à moi, je continuerai encore un peu, de proposer aux gens d'ici et d'ailleurs, la meilleure médecine possible, en tous cas, celle que je sais faire, avec comme vous le dites, les moyens du bord (expression qui, au passage, est assez révélatrice de la situation réelle).
      Enfin, si un jour vous passez par ici, et si vous en avez le désir, j'aurais réellement plaisir à en débattre avec vous de vive voix.
      Cordialement.

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  10. La saison est finie, cher genou
    des alpages. T'as tenu le coup?
    Tu restes ici, tu vas où?
    Je suis passée à la motagne cet hiver, le truc qui m'arrive jamais. J'ai froid, je skie pas. Alors j'ai fait la fête, des siestes, un peu de balades, et plein de nouveaux potes. Tous me disaient "mais regaaaaarde comme c'est beau ici, regaaaarde comme on est sympa, viens bosser chez nous, tu vas voir, c'est super". Et j'ai repensé à tes billets. Et je me suis dit oulala. Faut réapprendre la traumato, la réa aussi un peu. Et puis aussi apprendre à conduire sur une route enneigée. Et puis bosser 1 nuit sur 2 p'tet'. Ca m'a fait stresser.
    Tu t'en es sorti? Toujours motivé?
    Bises confraternelles
    DrLaeti

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