À lire sur le Club des Médecins Blogueurs Headline Animator

mardi 27 novembre 2012

Je fais de l'humanitaire !

La disparition des astreintes de nuit profonde provoque une diminution brutale d'environ 10% de mon revenu libéral de l'an prochain, et met notre famille dans une grande précarité financière.
Ce blog a au moins un intérèt pour moi, c'est qu'il me met en relation avec d'autres médecins ruraux, qui se retrouvent déstabilisés par la disparition de ce paiement forfaitaire. C'est un problème dont personne ne parle, mais visiblement, je ne suis pas le seul !
Quoi qu'il en soit, il faut trouver d'autres sources de revenu, et fissa.

mardi 20 novembre 2012

Le rapport du Genou des Alpages sur les déserts medicaux

Encore un week-end d'astreinte.
Début novembre. Il pleut d'une pluie froide mêlée de neige. Le ciel est bas, la lumière, parcimonieuse, les rues sont désertes. Il n'y aura pas de touriste ce samedi. Un temps à rester en famille, à la maison.
Au lieu de ça, j'entame mon 15ème samedi d'astreinte depuis le début de l'année.
Depuis ce matin, je reçois au compte gouttes les quelques "urgences" que m'envoie le SAMU.
Une rhino-pharyngite  1 gastro-entérite, une entorse de la cheville chez un jeune sportif, une gamine de 4 ans qui aurait avalé (ou inhalé ?) une pièce de monnaie.
La gamine aurait toussé après avoir mis une pièce de monnaie dans sa bouche. L'auscultation semble normale. On ne peut quand même pas éliminer ce que nous craignons tous : que le morceau de métal soit passé par la trachée pour aller se positionner dans une bronche. Le premier risque serait qu'une quinte de toux fasse remonter la pièce dans la trachée ou le larynx avec un risque d'asphyxie mortelle.

jeudi 11 octobre 2012

Petites annonces

Les temps sont durs.
Depuis le printemps dernier, tout se complique.
Déjà au plan familial, Pa Genou des alpages, mon père, devient sénile avant d'être vieux. Plutôt déstabilisant. Aphasie primaire progressive, démence à corps de Lewy, démence cortico basale, démence frontale. Difficile de mettre un diagnostic précis sur ce cataclysme cérébral qui a déjà transformé un homme de 72 ans en enfant de 4 ans peu dégourdi. J'habite à 850 km de lui et mon emploi du temps est plutôt tendu. Heureusement, j'ai la chance d'avoir des frères et soeurs auprès de lui, qui assument énormément, et l'entente familiale est vraiment excellente, mais cela m'a quand même "obligé" à traverser la France à trois reprise pour les soulager et/ou m'occuper de lui.

mardi 4 septembre 2012



#PrivésDeDéserts Le buzz, et après ?
Suite de l’opération "Médecine Générale 2.0"

Le 3 septembre 2012, vingt-quatre médecins blogueurs et twitteurs ont publié simultanément un document de réflexion sur la problématique des déserts médicaux.
Cette opération de communication a été symbolisée sur Twitter par le hashtag (mot-clé)#PrivésDeDéserts repris des centaines de fois. Elle a été intégrée le jour même par les agences de presse et les principaux médias français. C’est un véritable succès médiatique qui a abouti après une douzaine d’heures à la réaction bienveillante de la ministre Marisol Touraine, toujours sur Twitter :

Au moment où je publie ce billet, notre texte a déjà reçu 350 signatures de soutien.
Ces propositions sont le fruit d’un travail collectif auquel j’ai participé et dont je voudrais préciser quelques caractéristiques.
1) Ce groupe de travail est informel, non structuré, non hiérarchisé et ne possède pas de leader. C’est un pur produit du Web 2.0 qui a utilisé l’outil de rédaction collaboratif Google Drive et dont les membres sont unis par des liens affectifs réciproques et subjectifs.
2) Il ne s’agit donc ni d’un "mouvement", ni même d’un groupe de pression, et encore moins d’un nouveau syndicat. C’est un groupe de réflexion, un "think tank" si l’on préfère un nom à la mode. Il n’est pas destiné à s’inscrire dans la durée : une autre thématique regrouperait sans doute une communauté légèrement différente. En revanche, les liens affectifs qui unissent ses membres et en constituent le ciment resteront probablement durables.
3) Nous ne souhaitons pas intégrer notre groupe dans les syndicats existants, les commissions, les autres think tanks, les ministères ou les ARS. Chacun des membres du groupe est libre de participer à ces structures, mais ne peut s’y réclamer porte-parole des autres.
4) Notre espace de réflexion est le web, et plus spécifiquement Twitter et nos blogs. C’est un espace public, libre, et sans copyright pour ce qui nous concerne. Nous souhaitons que nos idées soit copiées. D’ailleurs, nous avons nous-mêmes repris des idées émises par d’autres depuis longtemps. Ce qui compte, c’est que tout le monde comprenne qu’il n’y aura pas de médecine générale forte en France sans que la France prenne des décisions fortes concernant sa médecine générale, et que ces décisions fortes ne sont pas plus coûteuses que les "Plans" quinquennaux de nos précédents présidents.
Nous transmettons donc le flambeau de l’action à ceux dont la mission est de représenter officiellement la médecine générale : syndicats, sociétés savantes, universitaires, représentants ordinaux. Le message que nous souhaitons leur faire passer est simple :
"Nous sommes derrière vous si votre vision de la médecine est généreuse, ambitieuse, tournée vers la jeunesse et l’avenir.En revanche, si votre action consiste à tenter de protéger vos acquis de "vieux" ou votre position dominante en mettant les jeunes à contribution pour réparer vos erreurs, nous n’avons pas fini de distribuer du poil à gratter sur le web !"

(image issue du site de Docteur Couine )

lundi 3 septembre 2012

Médecine générale 2.0



La médecine générale de proximité se meurt. C'est un constat partagé par tous.


Je me suis déjà, à plusieurs reprises, longuement exprimé sur le sujet, dans ce blog.


Une fois ce constat posé, les propositions des différentes instances pour sauvegarder un accès aux soins de première intention de qualité, paraissent, aux yeux des professionnels de terrain que nous sommes, plus inadaptées les unes que les autres...


Une fois n'est pas coutume, j'ai décidé de publier ici un billet qui n'a pas été rédigé par moi même mais par un collectif de médecins blogueurs et de médecins "twitteurs", généralistes pour la plupart, mais aussi spécialistes, acteurs de terrain, qui entends se faire force de propositions pour qu'existe encore dans 5 ou 10 ans une offre de soins primaires de qualité, en zone rurale.

Il me semble qu'il s'agit d'idées innovantes, qui méritent d'être débattues sur la place publique. 

Bien sûr, certaines de ces propositions me paraissent personnellement discutables alors que d'autres me sont plus immédiatement sympathiques. 
Mais après tout, quoi de plus normal que de ne pas tous avoir exactement la même opinion. 
Lorsque l'on rends un travail collectif, le consensus est nécessaire, et l'enjeu, à savoir la survie de la médecine générale me parait ce matin plus important que les discussions byzantines.

Par ailleurs, je serais satisfait si ma défiance envers les pouvoirs publics, fruit de 25 ans d'incompréhension et de relations plus que conflictuelles avec les administrations et les différents ministres qui se sont succédé, devait se révéler obsolète, et si cette proposition des professionnels ouvrait la porte à de vraies avancées pour une médecine générale de qualité...
Qui vivra verra.

Je suis donc heureux de vous proposer ce matin, en même temps que de nombreux autres blogs médicaux, ce travail collectif qui mérite une lecture attentive.

lundi 13 août 2012

Paiement à l'acte ? Salariat ? Capitation ?

Alors que rien se semble pouvoir enrayer la chute de la médecine générale, la blogosphère médicale bruisse de mille bruits.
Gelule raconte le quotidien d'un médecin de campagne et s'indigne qu'on puisse à ce point dénigrer la médecine générale.
Borée parle de la sortie de son livre, que je n'ai pas encore lu, et s'exprime avec intelligence sur la certification en médecine générale.

Le conseil national de l'ordre des médecins jette un pavé dans la mare, en donnant blanc-seing au nouveau gouvernement pour forcer les jeunes médecins à aller exercer dans les déserts médicaux, tandis qu'il déclare acceptable pour le secteur 2, des honoraires allant jusqu'à 4 fois les tarifs conventionnels.
Sans doute faut-il comprendre là que les membres du conseil national sont urbains, âgés et en secteur 2 (c'est le cas du Dr Legman, président du conseil national, qui applique des tarifs allant jusqu'à 3 fois le tarif conventionnel, si l'on en croit simplement l'assurance maladie).

Dominique Dupagne aborde la possible fonctionnarisation de la médecine de premier recours, comme je l'avais d'ailleurs fait il y a quelques mois.
C'est d'ailleurs un sujet sur le point de devenir un marronnier.

jeudi 10 mai 2012

Lettre ouverte à ma CPAM.

La permanence des soins est de plus en plus compliquée dans notre coin et en plus, la CPAM oublie de verser les indemnités d'astreinte.
Je me suis donc fendu d'une petite missive enjouée que je me réserve la possibilité d'envoyer prochainement.


vendredi 4 mai 2012

Pot-pourri de printemps (vraiment pourri)

L'actualité est désespérante.
En Polynésie la situation s'est enlisée sur une demi-victoire (ou une demi défaite) des médecins avec la hausse administrative du tarif d'autorité. 90 % des libéraux sont toujours non conventionnés. Les patients sont désormais remboursés sur la base d'un tarif équivalent à environ 80 % du  tarif conventionnel.
C'est comme si en France le tarif de la consultation du MG était laissé libre et remboursé sur la base de 19 euros.

vendredi 6 avril 2012

De l'échographie en médecine générale.

Comme je le laissait entendre récemment, j'ai été percé à jour.
Certains de mes confrères, conventionnophiles convaincus, m'ont reprochés, en des termes euh... plutôt vindicatifs et peu confraternels, d'écrire sur les maisons de santé pluri-professionnelles, des billets incendiaires qui sèment la m... et les handicapent dans leur quête de financements publics.
Ils me reprochent de ne pas, comme eux, être un "intrépide chasseur de subventions", et même, de faire fuir le gibier...
Rhooo.. c'est même pas vrai !
Mais bon, comme je commence à avoir peur pour ma vie, comme je ne veux pas que mon cadavre soit retrouvé au petit matin, un stéthoscope encore noué autour du cou, une fois n'est pas coutume, je vais donc écrire aujourd'hui, un billet PO-SI-TIF, un billet gentil qui ne dit de mal de personne. Bien sûr, ça risque d'être un peu ennuyeux, mais tant pis. Mon e-réputation est à ce prix. Que dis-je, ma VIE est à ce prix !
(Et puis bien sûr, il sera toujours temps de reprendre les bonnes vieilles habitudes un peu plus tard, non ?)
Le sujet est tout trouvé : Nous avons maintenant reçu notre échographe et il fonctionne à plein régime. Il est largement temps de rendre compte de cette formation en échographie adaptée à la médecine générale que nous suivons, mon associé et moi même depuis quelques mois, et de l'usage qu'un généraliste peut faire d'un échographe.

mardi 6 mars 2012

Suite du feuilleton Polynésien

Le feuilleton sanitaire polynésien continue de plus belle.
Le système sanitaire de Polynésie Française est calqué sur le système français. Ses difficultés de financement y sont aussi importantes. La CPS (équivalent local de la CNAM) est en faillite. Elle a donc un besoin urgent de faire des économies. Certes, elle pourrait diminuer ses frais de gestion, mais elle décide plutôt de baisser de 30 % environ les actes CCAM, diminuant par là même les chiffres d'affaire des médecins spécialistes libéraux.

dimanche 26 février 2012

Chroniques de la folie ordinaire

Je n'avais pas souvenir d'une période de février aussi chargée. Cela fait pourtant 5 ans que je bataille ici.
Et là, le mot "batailler" prends tout son sens.
40 à 50 personnes par jour et par médecin dont 15 cas de traumato, des grippes comme s'il en pleuvait, des rougeoles à la pelle et pour faire bonne mesure, des "petites" urgences de médecine générale de montagne : gelures des orteils, douleurs thoraciques, polytrauma, coliques néphrétiques...
13 jours d'affilé, à travailler 14 h par jour, plus 4 nuits d'astreinte, évidemment loin d'être calmes.
Cette fois, j'ai vraiment cru ne pas y arriver.

samedi 28 janvier 2012

Fin de la convention en Polynésie.

La Polynésie Française est un peu le laboratoire de la France.
Les travers des institutions françaises y sont amplifiés jusqu'à en devenir caricaturaux.
J'ai déjà eu l'occasion d'en parler.
Mais il se passe en ce moment à Tahiti des évènements qui devraient nous interpeller, en tant que médecins et en tant que français.
Bien sûr, la presse française n'en dit rien. Pas le moindre entrefilet dans notre belle presse nationale méga-subventionnée par l'état. De là, à y voir un lien de cause à effet...
Mais jugez plutôt :

dimanche 15 janvier 2012

MdS, centres mutualistes et déserts médicaux

Il m'arrive de feuilleter le Quotidien du Médecin. Non pas que les informations scientifiques qu'il contient soient transcendantes, non. Ce sont plutôt les informations professionnelles qui m'intéressent dans ce torchon périodique.
Bien sûr, il n'y a pas vraiment de travail journalistique dedans. Il ne faut pas exagérer quand même. Mais en tant qu'organe de presse officiel de la bienpensance ambiante, il arrive qu'il génère quelques pépites, à son corps défendant naturellement.
Quotidien du Médecin du 13 janvier 2012, page 3 : 2 articles intéressants, juxtaposés :

jeudi 12 janvier 2012

Libéral ou fonctionnaire ?

Depuis que l'hiver à commencé, nous enchaînons un week-end de travail toutes les deux semaines et les semaines sont chargées avec des accidents de ski assez nombreux, sur des pistes gelées.
Il y a eu l'ouverture de la station de ski, grâce aux faibles chutes de neige survenues juste avant les vacances de Noël. 
Il y a eu également ces trois jours passés à poursuivre l'apprentissage de l'échographie, trois jours d'échanges d'une grande richesse entre le tourbillon des vacances de noël et la bourrasque du week-end suivant.
Il y a eu la préparation de la V3 dans l'établissement de santé qui m'emploie à temps partiel. 
Et il y a eu cette réunion, organisée à l'initiative du maire de Troufignan qui veut relancer le projet de maison de santé pluri-disciplinaire (ou pluri-professionnelle, puisque le nom officiel du machin semble changer). 
Non, je ne cèderai pas au plaisir facile de faire un billet d'humeur sur ce non évènement. Enfin si, peut-être, mais juste un petit, alors...