À lire sur le Club des Médecins Blogueurs Headline Animator

samedi 3 décembre 2011

"Evaluation - Evaluation, Est-ce que j'ai une gueule d'évaluation ?"

Les "mi-saisons" sont habituellement assez calmes et ce sont des périodes où j'essaie de caser ma formation professionnelle.
cette année, comme j'en ai déjà parlé ici cette année, avec mon associé, nous avons choisi un programme de formation à l'échographie adapté à la médecine générale. Malheureusement, nos autorités n'ont pas choisi de favoriser cette formation qui revaloriserait pourtant la MG sur le fond, bien plus que les mesurettes habituelles.
Donc pas d'indemnisation OGC pour cette formation qui coûte quand même ... un peu.
Attention, avec ses 7 jours de formation pratique sur site, son prêt d'un échographe pendant un mois, sa formation de quinze minute quotidienne sur internet et son tutorage, elle vaut largement ses 2000 euros. Mais quand on n'a pas de trésorerie, c'est un peu chaud.

jeudi 10 novembre 2011

Des nouvelles de Troufignan

Hier, j'ai participé à la CME de l'établissement d'enfant qui me salarie un petit temps partiel. Il y avait là mon collègue Jean Pierre, qui est généraliste à Troufignan et qui est également un salarié à temps partiel de cet établissement. Il me connait bien, et en riant il m'a tendu une feuille de papier. "Tiens, je sais que ça va te plaire!"
C'était une lettre que le DG de l'ARS venait de lui envoyer, et effectivement j'ai apprécié..

jeudi 3 novembre 2011

L'avenir de la Médecine générale. Télémédecine ou technicité ?

Dans une vie antérieure, j'ai été, comme maintenant, médecin de campagne. C'était en des temps reculés, les années 90, où la consultation était "honorée" 17,53 euro et la visite 20,58 euro.  Je n'avais pas encore tout compris et je faisait des centaines de km par semaine sur des routes à peine goudronnées pour aller me faire ruiner les pantalons par des chiens galeux dans des cours de ferme boueuses.
Bien sûr, je force un peu le trait, mais si peu, pour décrire ces petites exploitations où depuis des générations, les paysans locaux élevaient leur 5 vaches et arrachaient péniblement à la glèbe hostile quelques tubercules...
Dans une de ces fermes, vivait un couple d'agriculteurs sexagenaires, dont la femme avait eu la malchance de déclarer son diabète en débutant simultanément une cécité quasi complète et un mal perforant plantaire.

mardi 11 octobre 2011

la culpabilité



Mon confrère "Borée" qui a de toute évidence, un talent certain pour mettre les pieds dans le plat et le doigt là où ça fait mal, vient de faire un excellent billet sur son blog : "Tu fais chier Winckler!".
La réponse de Martin Winckler est non moins talentueuse et intéressante.
je ne prétend pas avoir saisi la pensée profonde de Borée, ni celle de Martin Winckler. En substance il me semble que Borée se sent mis en accusation comme l'ensemble des médecins par Martin Winckler, dans ses écrits sur les médecins maltraitant.
M. Winkler se défend en assumant son rôle de "poil à gratter" nécessaire à la dénonciation des médecins pervers et au soutien aux patients maltraités.

jeudi 22 septembre 2011

Médecine fiction. La journée d'un médecin de montagne en 2016.

Les mauvaises nouvelles économiques s'accumulent ces temps-ci. Il y a encore un an, on me riait au nez lorsque je disais qu'un état pouvait faire faillite (ou plutôt banqueroute). Aujourd'hui, il est de plus en plus admis que la Grèce va faire défaut, mais chacun ajoute aussitôt que la France éternelle, est solide, et que jamais, au grand jamais, la France ne pourrait également faire faillite.
Je suis malheureusement persuadé du contraire.

vendredi 9 septembre 2011

Les maisons de santé pluridisciplinaires

Il y a parfois des téléscopages de l'actualité... locale.
Cela fait maintenant plusieurs mois que les différentes collectivités locales de nos vallées, veulent créer des maisons de santé pluridisciplinaire.
Nous observons donc avec circonspection nos collègues de la vallée de la Bidouille, à 20 km environ qui finalisent avec l'ARS leur projet de MSP.
Je dis circonspection parce qu'il nous parait peu probable que ce simple outil qu'est une MSP suffise à attirer quelqu'un à l'année dans ce coin de montagne plutôt rude et peu habité.
Le couple de médecins qui occupe le poste depuis des années fait beaucoup de traumatologie du ski depuis des années dans une station assez importante.

vendredi 2 septembre 2011

Les certificats

Les touristes sont partis. Brutalement.  Après une courte saison touristique, le calme est revenu.  Chaque année, à la même période, les gens d'ici se retrouvent soudainement dans des villages vidés de la plus grosse partie de leur population. C'est un peu comme des villes fantômes du far-west. Pour un peu on y verrait des buissons d'épineux traverser les places, poussés par le vent, et des chacals errer dans les rues désertes . Troufignan, hors saison, c'est un peu Bodie, en Californie, ou Pripyat aujourd'hui.
En Novembre, on sera plus proche de Racoon city,  mais en moins gai !

Les autochtones préparent la rentrée. Les enseignants réintègrent les établissement scolaires.
La semaine prochaine, la saison des certificats commencera. Je fourbi mon imprimante et mes stylos. J'ai réencré mes tampons. Je suis fin prêt !

mercredi 24 août 2011

La journée d'un médecin de montagne.

8 h 30. les visites commencent tranquillement. Je suis libéral. Je fais ce que je veux et je me paye le luxe de ne pas commencer tôt le matin. Le temps est radieux. En conduisant, je scrute les crêtes qui commencent déjà à prendre les tons ocre-mauves de l'automne. On serait mieux au bord d'un lac...
15 minutes de voitures. Je sonne chez Robert et Elise A. 89 et 88 ans. J'y passe 2 fois par mois.  Elle, Cypho-scoliose, boiterie de hanche, paralysie faciale (séquelles de chirurgie de la glande parotide) et arthrose diffuse.  Lui, grabataire sur maladie de Parkinson hyper évoluée et Alzheimer.
Après les inévitables commentaires météorologiques je les examine l'un après l'autre.

vendredi 12 août 2011

Convention ! piège à c...!

Bon, alors j'ai fini par me pencher en détail sur la dernière mouture de la convention médicale. Celle que nos syndicats viennent de signer avec la Sécurité Sociale Obligatoire Solidaire Française (louée soit-elle.) et qui doit tout changer !
Bien sûr, j'avais essayé d'en trouver un « digest » qui m'aurait évité de me farcir la lecture complète, mais ce texte est si important que les syndicats qui viennent de le signer ne se sont même pas donné la peine de l'expliquer à ceux qu'ils sont censés représenter, nous...

Donc, je l'ai téléchargé sur le site de la sécu (sainte sécu priez pour nous !).

samedi 30 juillet 2011

Back to black (?)

Un dernier bain dans le lagon, à admirer les poissons et les coraux, une dernière balade sur la plage de sable noir, un dernier tour au marché de Papeete pour ramener des souvenirs aux proches, une dernière soirée d'anniversaire en famille, à refaire le monde une Hinano à la main, puis l'aéroport, les colliers de coquillages, les effusions, les larmes. Au revoir tous le monde et à dans... ... 7 ans ?

lundi 20 juin 2011

Le jeudi, c'est Tahiti

Ce mardi, nous partons en vacance.
Depuis quelques jours j'annonce donc aux patients que je pars quelques jours à la mer, voir la famille de ma femme.
Techniquement, c'est totalement vrai.
Mais ma femme est demi !

samedi 18 juin 2011

Une MSP pour Troufignan ?

Hier j'ai rencontré mon collègue Jean Pierre de Troufignan.
C'est un excellent médecin et un homme très sympathique, toujours de bonne humeur. Il a fait le choix d'exercer seul, mais garde d'excellentes et étroites relations avec ses confrères, donc avec nous. Il pratique la médecine générale et est également correspondant SAMU. 
En secteur 1, et exerçant seul, il n'a pas investit dans une table de radiologie et ne participe pas à la prise en charge de la traumatologie du ski.
Nous nous sommes arrêtés au bord de la route, au soleil, et nous avons discuté.
Il m'a demandé si je serai présent à la réunion de jeudi prochain, à la préfecture du département.
Quelle réunion ?

mardi 7 juin 2011

"Consommé d'EBM avec ses pépites de séduction"

1986. Jeune externe dans un service de médecine interne de la région parisienne, je m'acquitte de ma tâche de mon mieux.
Le jeudi, c'est staff avec le grand patron. J'aime bien le patron. C'est un homme d'une grande érudition médicale et d'une humanité extraordinaire. Aujourd'hui encore il reste un de mes modèles.
De plus, et les médecins comprendront, il est très rare qu'un chef de service de 60 ans prenne 2 h de son temps chaque semaine, pour coacher ses externes.
Je dois présenter le cas de Mme Bidule, mais le dossier est resté bloqué en radio. Impossible de le récupérer avant le staff.

mardi 24 mai 2011

Iatrogénie et soumission à l'autorité

En arrivant au centre médical, ce lundi matin, Pauline, la secrétaire me demande de contacter rapidement le centre de greffe d'organe de l’hôpital. Ils viennent d'appeler et cherchent des renseignements sur Mme S. dont ils veulent prélever les cornées.
Je suis surpris. Non pas de ne pas avoir été prévenu par le service de réanimation où elle est morte (ils ne connaissent pas le téléphone ni le fax) mais parce que je ne pensais pas qu'elle nous quitterait aussi vite.
J'ai laissé Mme S. il y a 8 jours à l’hôpital local, aux bons soins de mes collègues du bas de la vallée. 
Certes, elle était porteuse d'un cancer de la marge anale, et subissait un traitement pénible, mais elle était en pleine forme par ailleurs. Il y a 2 mois, elle allait encore aux champignons et gardait ses petits enfants.
Son histoire avait commencé il y a un an et demi par une tuméfaction de l'aine.

jeudi 19 mai 2011

J'adoooore la télétransmission !

Il y a deux semaines, mon PC est mort.
Il était très vieux et cela faisait longtemps qu'il était malade. Il était pris de brusques crises spastiques avec kinésies paradoxales. Il figeait brutalement pendant 30 secondes comme un parkinsonien en fin de parcours, puis me laissait de nouveau accéder à son disque dur (dur dur!).
De temps en temps, ces fonctions supérieures laissaient même à désirer. Il « oubliait » des choses, ou plantait inopinément. Des espèces de syncopes informatiques en somme.
Un jour, le clavier ne répondait plus, ce qui était un peu ennuyeux, une autre fois, il n'affichait plus aucune icône...

dimanche 15 mai 2011

"Négociations conventionnelles", mon c...

Mon grand père était médecin, dans une ville moyenne du sud ouest de la France.
Il s'était installé en 1938 dans une petite ville du centre puis avait été mobilisé sur la ligne Maginot. Sa femme, ma grand mère avait fuit les bombardements et lorsqu'il avait été démobilisé, la ville avait été rasée de fond en comble par les bombes. Dans les décombres de leur maison, il avait retrouvé une unique tasse à café intacte, dernier vestige de leur vie d'avant.
Ils s'étaient donc retrouvés en 1940 avec 3 enfants, à camper chez la grand mère.
Qu'a cela ne tienne. Il avait retroussé ses manches, recréé un cabinet, refidélisée une clientèle, racheté une maison et élevé ses 8 enfants (5 autres étaient arrivés après 1940).

mardi 10 mai 2011

Triste histoire.

Ce qu'il y a de "bien" lorsque l'on est médecin en zone isolée, c'est que l'éloignement de la civilisation est tel que l'on vous considère comme omnicompétent, si cela est nécessaire.
Un jour on sollicite vos compétences de "pédopsychiatre" pour une adolescente traumatisée.
Un autre jour, on demande au "biologiste" de venir faire des prélèvements sanguins sur un forcené.
A un autre moment, c'est au "légiste" que l'on s'adresse pour examiner un corps et rendre des conclusion de médecine légale.
Et parfois, il arrive qu'on soit sollicité pour chacune de ses compétence la même journée et que cela concerne la même affaire sordide :

dimanche 1 mai 2011

Les sportifs me font ch... !


Il se trouve que notre région est assez prisée des sportifs désirant s'entrainer en altitude.
En mi saison, il est donc fréquent de les rencontrer au centre médical.
Pour que les choses soient claires, je fais une communication aux sportifs du monde entier qui viennent à ma consultation.
"Sportif, ami sportif, prends bien note de ce qui suit avant de me demander des trucs bizarres, parce que ça a tendance à m'énerver" :

vendredi 29 avril 2011

Petites histoires de dépendance

S'il est une question que je pose extrêmement souvent au cours de mes interrogatoires médicaux, c'est : "est-ce-que vous fumez ?". 
En général je connais déjà la réponse, à l'odeur de la personne, à l'aspect de ses doigts , à sa voix, à ses dents, à son teint un peu plombé, à son haleine, ou simplement au paquet de clope dans la poche de la chemise...
Mais si l'on s'intéresse à la dépendance tabagique, il est important de la poser, car c'est le premier item du "conseil minimal". Si la réponse est positive, la suite logique consiste à demander à son interlocuteur s'il envisage de stopper, puis, en cas de réponse positive, de le rassurer sur la possibilité de le faire et de proposer une aide.
La pratique du simple "conseil minimal" sur le tabac augmente de 2% environ le nombre de patient non fumeur dans la clientèle d'un médecin généraliste. 
Chez moi, cela s'apparente plutôt au "conseil maximal". 
Lorsque je me suis réinstallé en ville (à la montagne)  j'envisageais de formaliser des consultations de tabacologies, mais les patients n'abordent généralement la question "tabac" à la fin d'une consultation de médecine générale, sur le pas de la porte.

jeudi 21 avril 2011

Contes et légendes de Troufignan : "Le bourgmestre et les chacals"

Il était une fois, dans un pays fort lointain, bien sûr, un petit village de montagne niché au cœur d'une verte vallée que surplombait des pics orgueilleux. C'était le village de "Troufignan",
Le début des sports d'hiver avait impulsé la création d'un village touristique en altitude, à qui l'on avait donné le nom de "Troufignan d'en haut".
Le village touristique s'étendant vers le bas, dans l'espace laissé libre entre le vieux Troufignan et Troufignan d'en haut, avait reçu le nom de "Troufignan du milieu".

Sept médecins travaillaient dans ce bourg tranquille qui se transformait quelques semaines d'hiver et d'été en une ruche bourdonnante.

samedi 16 avril 2011

Grosse colère

Aujourd'hui, j'ai renoué avec mes vieux démons : Je me suis mis en colère.
Ça ne m'était pas arrivé depuis au moins trois ans et demi. En fait, depuis que j'avais quitté le centre de réhabilitation ou j'étais salarié à cette époque.
C'était au cours d'une réunion d'accréditation/certification, dans l'établissement d'enfant où j'assure un petit quart temps.
On m'a bombardé responsable de la CRUPQ et de la CLUD et je me suis donc retrouvé à siéger dans une réunion avec un certain nombre de professionnels de la clinique et deux administratifs :
Une responsable qualité, fort intelligente au demeurant, et un administratif parisien censé représenter les usagers.
C'était une réunion très importante. Pensez donc, on était au 15 avril et encore aucune réunion n'avait encore été tenue en 2011, alors que 4 réunions doivent être tenue chaque année.
C'est ainsi que l'on définit la qualité. Au nombre de réunion, peu importe que l'on ait réellement fait avancer le schmilblick au cours de ces réunions.
J'ai l'expérience de ce type de pensum. Je m'étais promis de me taire et de rester calme. J'avais même penser prendre un Lexomil* avant la réunion,sans rire. Finalement, je ne l'avais pas fait.
J'aurais du.

jeudi 14 avril 2011

Le Conseil de l'ordre strikes back ! (2)

Quelques jours après ma petite lettre, je reçois une réponse du Dr DESASTREINTES du CDOM.
IL n'a pas aimé mon courrier !
Étonnant non ?
Voici sa réponse :

mercredi 13 avril 2011

Petite Escarmouche avec le conseil de l'ordre. (première passe d'arme) (1)

 L'automne dernier, dans un contexte de grande difficulté liée à un certain nombre de défections pour raison de santé ou d'age, des médecins de mon secteur ont décidé de forcer la main à l'ARS et au conseil de l'ordre en menaçant de ne plus prendre leur astreinte entre minuit et 6 h du matin. 
La réaction du conseil de l'ordre ne s'est pas faite attendre longtemps. 
C'est un monument d'hypocrisie papelarde et de couardise.
Je la livre ici, avec ma réponse. Bien sûr, j'ai légèrement modifié les noms. Ne cherchez pas, le Jura Atlantique n'existe pas en France (peut être en Suisse ?).

lundi 11 avril 2011

"Best-Of" de l'hiver 2010-2011.

La neige fond comme neige au soleil (?) en ce début d'avril estival et la plupart des gens d'ici n'osent croire que les températures vont rester aussi hautes. L'an dernier, nous avions reçu 80 cm de neige au 15 avril et 50 cm de plus au 15 mai, sur les arbres en fleur.
La station de ski vient de fermer, et nous retrouvons le calme des montagnes en mi saison, après 4 mois de travail effréné.
En effet, l'hiver, nous prenons en charge une grosse partie des accidents de ski dans notre petit cabinet équipé d'une salle de radio et d'une salle d'urgence.
Cette activité de traumatologie spécifique des médecins de station de ski vient diversifier un peu notre pratique de médecin généraliste. En secteur 1, elle demande énormément de disponibilité, beaucoup d'investissement et les actes n'ont pas été revalorisés depuis ... au moins 15 ans. Cela ne constitue donc qu'une faible part de nos revenus alors que cela représente une grosse partie de notre travail.
Mais c'est plutôt amusant, et surtout, cela change un peu de la bobologie.
C'est le moment de revenir sur les quelques "cas" un peu étonnant de la traumatologie de l'hiver.
Voici donc le "best-of" de l'hiver 2010 - 2011.

vendredi 8 avril 2011

Jérémie et le crunch

Jérémie n'a pas de chance:
A 7 ans tout juste, il vient de se faire opérer des amygdales et maintenant, c'est un espèce de gros bouton qui est apparu sur son épaule droite.
Au début ça avait l'air d'une petite chéloïde, mais les chéloïdes spontanées sont très rares, alors on a demandé un avis dermatologique. Et le dermatologue a parlé d'angiome.
A priori, rien de grave, mais l'angiome a rapidement grossi et on a décidé de l'enlever, car c'est maintenant un gros kumquat que Jérémie a sur l'épaule, et qui saigne au contact.
Alors, on a commencé le tour des consultations spécialisées. Un premier voyage à la ville (100 km) pour voir le chirurgien. Un deuxième pour voir l'anesthésiste. Un troisième pour … rien (consultation annulée, non signalée par le secrétariat. Normal, c'est l’hôpital), puis une hospitalisation de 2 jours pour une petite opération, malgré tout sous anesthésie générale.

jeudi 7 avril 2011

Caillou blanc et carte vitale

Grande journée aujourd'hui. Caillou Blanc ! 
Deux patients viennent enfin de recevoir leur carte vitale.

Le premier l'attendait depuis 2 ans et demi. Il s'était vu opposer un refus administratif d'attribution de sa carte vitale au motif qu'il n'était pas français (véridique), puisqu'il venait de l'étranger !
Lorsque l'on sait qu'il a passé l’essentiel de sa carrière en Polynésie française, et qu'il est rentré en métropole pour sa retraite, on apprécie la qualité de la réponse opposée par la CPAM du département. 
-"Pas français, moi, docteur, je suis né à Clermont-Ferrand !"
Sa situation est enfin régularisée.

Le second patient est une femme seule avec ses trois enfants.

jeudi 31 mars 2011

La cigale et le toubib

Dame cigale et son fils ayant une fois de plus
Montré porte de bois à maître Diaphoirus,
Se trouva fort embêtée
A la fin du pilulier.
Plus un seul paracetamol,
Ni Zopiclone, ni Movicol.
Elle décroche son telephon

Et appelle son Purgon,
Le mandant, toutes affaires cessantes.
Vous n'êtes pas venu !  lui dit elle
Et je ne vais plus à la selle !
Il faut venir, tout de suite, séance tenante.
Je ferai du nu intégral,
Et j'aurai même ma carte vitale !

Le toubib est un râleur,
C'est là sa petite faiblesse.
Que faisiez-vous de vos grosses fesses
Lorsque l'autre jour, à 11 heures,
A votre porte j'allais frappant ?

Nous dormions, ne vous déplaise !
Vous dormiez, j'en suis fort aise :
Et bien ! rêvez maintenant.



Monsieur de La Fontaine s'te plait, fais pas cette tête là !
Ce détournement est un peu moyen, mais c'est pas très grave, non ?

mercredi 30 mars 2011

la couche

Scène de la vie ordinaire chez M. et Mme Dupont.

Ils ont 50 et 48 ans, viennent du nord de la France et on ne sait trop comment ils ont échoué dans ces montagnes.
Ils ont eu 3 enfants qui ont maintenant autour de 25 à 30 ans. Le premier, schizophrène, est en appartement thérapeutique. Le second vit à la ville, a déjà fait 3 enfants avec 3 compagnes différentes. Malheureusement (ou heureusement pour les enfants) ils sont en famille d'accueil. Le troisième est un miraculé qui vit et travaille « normalement ».
Si l'on cherchait une illustration au mot « oisif », M. et Mme Dupont en seraient une parfaite.

lundi 28 mars 2011

le lutin de Noël

Je suis d'astreinte secteur ce vendredi soir.
Peut être un des derniers cons qui s'y collent à cette putain d'astreinte de permanence des soins. Toutes les 5 nuits et 1 WE sur 2. Faut vraiment être con !
Quand je pense qu'en ville SOS médecin me déchargerais quasi complètement...
Comme d'habitude, je me couche un peu anxieux, car je travaille aussi tout le week end. Si ma nuit est mauvaise, je vais ramer grave demain samedi. Je crois que je commence à me faire vieux...
Le sommeil tarde à venir. Je crains que le téléphone ne sonne dès que je dormirais.
Vers 1h30 je tourne et retourne dans le plumard. Peut-être vais-je aller dormir dans la chambre du bas pour ne pas gêner ma femme.
Finalement, je sombre.

dimanche 27 mars 2011

Premier contact

Le plus difficile c'est le premier billet, sans doute ?
Nul doute que je ne sais par ou commencer.
Comment t'expliquer ce besoin qui me taraude depuis des années de coucher par écrit ce que je vis, ce que je pense, ce qui me touche ou m'interpelle et ce qui m'horripile dans mon activité quotidienne de médecin « de base ».

Oui, j'ai dis médecin de base, car je suis généraliste et libéral, et le premier médecin que chacun rencontre dans son parcours de santé, cela reste le plus souvent le généraliste du coin, du moins, c'est encore comme ça dans nos zones reculées de montagne.
Le généraliste, c'est celui que nos technocrates voudraient transformer en spécialiste en médecine générale ou en dispensateur de soins ambulatoires... un genre de (sous)»officier de santé, à la botte, taillable et corvéable, bon bouc émissaire au dos bien large, pion que l'on déplace à loisir, grognard des soins primaires, poilus de la guerre de quarante (de fièvre) fidèles à leurs crétins d'officiers et aux politiques fous d'orgueil et de suffisance.